De la lame à la plume

Qui la découvre sur la piste dans sa tenue de fleurettiste ne pourrait soupçonner qu’Hélène Tinti, économiste de formation, cultive un jardin secret…

Dérapages, la bastille, là où tout a commencé

Après avoir fait une initiation d’escrime au collège, Hélène Tinti a fait ses premières gammes de fleurettiste durant ses études supérieures dans une salle d’armes en Écosse en 1987. « Comme j’étais française, ils croyaient tous dans mon club que j’avais un niveau élevé, la France ayant une solide image de « patrie de l’escrime »J’ai donc fait bonne figure tout en sachant qu’à mon retour à Paris, j’allais devoir repartir à zéro ou presque. »

Native de Charleville-Mézières où son père, instituteur pied-noir, a débarqué en 1962 avec sa famille, Hélène Tinti a ainsi découvert les rigoureux hivers ardennais. La patrie de Rimbaud peut sembler austère à qui la découvre : comme le poète aux semelles de vent, Hélène a choisi, étudiante, de prendre le large.

Hélène à l'entrainement à la Salle d'Armes

Ayant suivi des études d’économie et de lettres en classes préparatoires, elle œuvre désormais comme responsable de projet au niveau européen pour le compte de Choose Paris Region. Sa principale mission ?  Aider les entreprises internationales dans leurs projets d'expansion et de réinvestissement en Île-de-France.

Aimant les chiffres et les créations d’entreprises, elle cultive aussi le goût des lettres et a toujours gardé pour elle la passion de l’écriture.
Profitant de ces heures de formation pour participer à un atelier d’écriture, son  enseignant l’a poussée à sauter le pas.  C’est désormais chose faite : elle vient de publier : « Dérapages – La Bastille, là où tout a commencé ».

Douze nouvelles qui montrent la large palette d’inspiration de cette auteure dont certains textes,  notamment « Zone libre », sombre portrait d’un faux résistant et d’un vrai salaud honoré, pourrait largement nourrir une histoire romanesque.

Nourrissant ses nouvelles de souvenirs personnels, comme dans l’étrange  « Ardennes forever », évoquant l’importance de certains lieux dans une mémoire familiale,  Hélène sait aussi évoquer les petits conflits familiaux comme les blessures amicales quand les relations souffrent d’une cohabitation forcée le temps d’un été (« Salade niçoise »).  Hélène Tinti sait aussi user d’un humour noir certain comme dans « La Truffe » où, un malade de la COVID-19 est devenu célèbre grâce à des changements dus à ladite maladie en parvenant à prévoir certaines graves afflictions. Mais, toutes les vérités seraient-elles bonnes à dire ? Rien n’est moins sûr…

À découvrir ces cours récits, on peut se demander si l’existence n’est pas faire que de dérapages. Vivre ou la tentation d’un impossible équilibre.